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Helium

5 septembre 2011

Hélium : l'aventure continue sur un nouveau blog

Attention, prochainement : fermeture de ce blog... Mais l'aventure continue!

Rendez-vous sur le nouveau blog pour continuer à suivre l'actu d'Hélium.

Un blog plus joli, une lecture plus facile et la possibilité de télécharger le roman en PDF.

Cliquez sur l'image ci-dessous.

A tout de suite!

 

helium copie écran

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25 août 2011

Hélium blues... et deux débuts d'histoire

... Je fais mon Hélium Blues... Plus d'histoire à recopier, ça me manque en fait! Alors pour le fun, je vous livre deux petits bouts d'histoire commencées un soir, l'une en 2007, l'autre en 2008. Ne vous moquez pas, elles ont été écrites sur le vif et n'ont absolument pas été travaillées. J'ai l'idée globale de l'histoire, mais les détails et le déroulé restent à inventer. Je les soumets à vos votes, si vous voulez bien vous prêter au jeu : laquelle des deux mérite-t-elle d'aller plus loin, si toutefois l'une d'entre elle le mérite?

 

Essai n°1, commencé le 2 juillet 2007

 

Vous vous sentez épiés…

Certes, il y a les web cam, les caméras de surveillance, le téléphone portable… Nous sommes en 2010 et Big Brother est bel et bien entré dans notre vie. Mais c'est autre chose. C'est au quotidien, quand vous fermez votre porte le matin pour partir au travail. Quand vous êtes dans votre voiture, au restaurant. Derrière la porte bien fermée de votre maison, le soir, vous sentez encore cette présence, vous la devinez…

 

***

 

« C'est stupide, Alice…Demain, promis, tu prends le temps pendant la pause déjeuner  de jeter un œil sur le web sur les destinations au soleil en promo du moment…Tout ce qu'il te reste à faire pour ce soir, c'est de prendre un bon bain, et au dodo! »

 

***

 

- Monsieur … Le quadragénaire ajuste ses lunettes pour relire les premières lignes du CV qu'il a entre les mains. Monsieur  Martin, parlons un peu de vous, maintenant, si vous le voulez bien. Donc, vous êtes célibataire, sans enfant, vous avez 35 ans. Qu'est-ce qui vous passionne dans la vie monsieur Martin?

 

- Eh bien, heu… J'aime aller au cinéma, j'aime la lecture aussi. Et je… je pratique la randonnée, heu, en vacances bien sûr, parce que dans une grande ville comme celle-ci…

 

 

Cinq secondes de grand silence, puis l'homme assis derrière le bureau esquisse un sourire forcé.

- Oui, bien sur! Bon, monsieur Martin, dit-il en se levant et lui offrant sa main droite, pressé d'en finir, je vous rappellerai, au revoir…

 

Dès que son interlocuteur ferme derrière lui, avec une délicatesse exagérée, la porte du bureau, le responsable des ressources humaines se met à réfléchir : quel homme effacé que ce Fabrice Martin !

Mais a-t-il  vraiment le choix aujourd'hui? Ce poste est laissé vacant depuis trop longtemps. Il a tous les salariés de l'entreprise sur le dos "A quand l'arrivée du technicien? A quand l'arrivée du technicien?" Ils n'ont que cette question à la bouche.

Et puis, pour ce genre de travail, mieux vaut de toute façon avoir affaire à quelqu'un de facile. La bonne poire de service, quoi…

 

Allez, affaire conclue, il sera parfait pour ce job, se dit le DRH en décrochant son téléphone.

 

***

 

Comme tous les matins, ça papote devant la machine à café.

- Dis-donc, t'as vu le nouveau technicien?

- Oui, ils nous ont refourgué un sosie des Deschiens. Dommage pour toi, Alice, qui t'attendait à Tom Cruise! Encore une mauvaise nouvelle pour ton célibat !

- Oh ça va !

 - Tu m'étonnes!

- Chut, 22, le voilà, hi hi hi!

 

***

 

« C'est incroyable, ça ne m'arrive jamais! Je ferme toujours le portail derrière moi le soir. Qu'est ce qui m'a pris de le laisser entrebaillé… »

 

Alice Mathieu, 28 ans, n’est pas à proprement parler ce que l’on qualifierait un canon, mais elle se défend plutôt pas mal auprès de la gente masculine, avec son joli petit minois, ses courbes généreuses et son petit look sympa, toujours maquillée, toujours le teint frais, toujours le sourire. Elle travaille comme assistante de direction dans une boîte qui fabrique des emballages. Le patron est plutôt cool, les collègues sont sympas. Elle s’est finalement bien débrouillée jusque là dans la vie. Dans cet environnement de crise, comme ils disent, acheter une petite maison, avoir un job sympa, pouvoir craquer de temps en temps pour la petite robe en vitrine – oui, celle là, la beige, là –  et s’offrir une fois par an un last minute au soleil, c’est pas mal, non ? Et le meilleur ne peut être qu’à venir, lorsqu’enfin elle aura rencontré quelqu’un, sa moitié, et qu’elle fondera une famille. Mais pour ça, il faut la petite étincelle, et cette petite étincelle n’a pas encore brillé pour l’instant.

 « Allez, dors, demain, debout 7h » lui suggère la petite voix de sa conscience. Avant de fermer les yeux, elle se lève et jette un dernier regard vers la fenêtre. « Mais oui, il est bien fermé ce portail, t’es bête ! ». Enfin, elle se recouche et s’endort cette fois pour de bon.

 

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Essai n°2, commencé le 3 juillet 2008

Idée d'histoire dans son ensemble, pas encore rédigée.

 

Une bande de copains, par un soir de fête bien arrosé, décide de pousser une pointe en voiture jusqu’à la mer. Ca arrive souvent, dans groupe de jeunes bourré, quand arrive la fin de la soirée, qu’un type, un peu plus philosophe que les autres, ait l’idée lumineuse d’aller voir la mer, et que tout le monde trouve que c’est une idée géniale.

Donc, Sam (surnom de celui qui est encore capable de passer les vitesses et de lire un tableau de bord, souvent une fille d’ailleurs, allez savoir pourquoi…), conduit sa joyeuse troupe vers la plage déserte, à pas moins de 45 minutes du lieu d’origine de la fête.

C’est ainsi que ce soir là, la bande de 6 potes (ils étaient un peu serrés dans la polo, mais bon, ça tient chaud), se retrouve à Malo-les-Bains, à 3h50 du matin, par une belle nuit étoilée de février, et par 5°.

La satisfaction du philosophe en question n’atteignant pas encore son comble, alors qu’il marche de ses pieds nus sur le sable fin en regardant les étoiles scintiller sur les vagues, il émet la-encore meilleure idée-d’aller se baigner.

Les mecs plus une fille (il y a toujours le garçon manqué du groupe), par défi et pour ne pas se dégonfler, le suivent.

Tous à la flotte…

Ils rigolent bien pendant quelques minutes. Quand les rires se transforment en claquement de dents, ils décident de remonter se sécher, et se pieuter, complètement dessoulés.

Mais où est Fred, alias Freud, notre philosophe ?

Il a nagé un peu plus loin, et on ne l’aperçoit plus. Il a disparu.

 

On rigole, d’abord, puis on est de plus en plus inquiet.

- Ce con, il nous fait une blague !

Non, par 5°, personne ne peut rester aussi longtemps dans l’eau.

S’en suivent de bien tristes événements : la police, l’appel aux parents, les recherches en mer, les crises d’hystérie collective de la gente féminine : sœurs, mamans, copines…

 

Puis, quelques mois plus tard, un enterrement, sans corps, la mer n’ayant pas rendu ce qu’elle avait englouti, et une bande de cinq potes amputée de son sixième membre, disparu à jamais.

A jamais ?

Ce n’est pas tout à fait l’avis de Léa, qui commençait avec Fred une idylle pleine des espoirs des premiers amours. Les premiers frissons, les premières découvertes…

Elle croit recevoir de lui des signes. Un cadeau anonyme à son anniversaire, un visage qui la scrute dans la foule, un soir, en boîte…

Ce n’est pas non plus l’avis de Tomy, un des cinq, qui devient parano. Serait-ce un hasard si tout ce qu’il entreprend depuis cet événement tragique est voué à des échecs cuisants : il arrive en retard à son concours de journalisme et rate la chance de sa vie d’entrer dans l’école dans laquelle il a toujours rêvé d’entrer, il tue accidentellement son chat, il n’arrive plus à séduire les filles…

Lorsque Léa et Tomy se parlent un jour, ils en arrivent à une terrible conclusion : Fred est vivant.

Tout les autres les prennent pour des fous.

Léa est encore amoureuse de Fred, elle ne voit pas la vérité en face. Quand à Tomy, avec Fred, ça n’était pas franchement l’entente cordiale, à y réfléchir, et il regrette en son fort intérieur tous les coups bas qu’il a pu lui faire par le passé…

Tous les coups bas… Les mots sont bien faibles pour qui découvrira la vérité…

 

C’est alors que Léa se met à croire aux fantômes (t’as trop regardé Ghost ma vieille !), et que Tomy est de plus en plus rongé par un mal qui va, petit à petit le détruire, d’une manière que les autres jugeront complètement irrationnelle.

Et si ce qui était arrivé à Fred n’était pas un accident ? S’il avait calculé son coup depuis le début, depuis qu’il avait prononcé cette phrase, complètement anodine dans son contexte de l’époque: « Et si on allait voir la mer ? ».

Et s’il existait entre les 2 garçons un secret que nul, même ceux qui croyaient être leurs plus proches amis ignoraient ?

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6 août 2011

Hélium est terminé. A vous de jouer!

Ca y est, Hélium, mon roman écrit en 1988 et retrouvé dans un placard a été entièrement numérisé dans ce blog!

Alors, ça vous a plu?

Si vous l'avez lu dans son intégralité, j'espère qu'il vous a permis de rêver et de vous évader un peu...

L'heure est venue maintenant de lui faire sa toilette. Je veux dire par là qu'une grosse relecture est indispensable pour lui corriger ses diverses fautes d'orthographe, de frappe, etc... Et pour cela, j'ai besoin de VOUS!

Alors, si vous lisez le roman, ou juste une partie, ou juste un chapître.. et que vous tombez sur des fautes (ce dont je ne doute pas une seconde!), merci de me les signaler dans un commentaire. Je les corrigerai immédiatement. Ainsi, vous m'aiderez à offrir aux futurs lecteurs un roman tout beau (un roman sans fautes, c'est toujours mieux, non?).

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A présent je m'interroge aussi sur l'avenir de ce blog. Le laisser mourrir? Pas question! J'ai quelques idées pour la suite : lancer un quizz, un concours de dessin, un appel à écrire la suite...?

Vos suggestions, vos idées sont les bienvenues, elles contribueront à la survie de ce blog, je suis sûre que nous avons encore plein de choses à partager...

Maintenant, je vous laisse la parole !

 

 

24 juillet 2011

CHAPITRE 16 - FIN DU ROMAN

Jodie a passé les vacances de Noël chez ses parents en France. Elle est de nouveau dans l’avion qui vient d’atterrir à New York. Elle marche jusqu’à la plateforme et cherche du regard ses amis. Pas de John ni de Mike. « Peut-être m’attendent-ils à la sortie de l’aéroport » pense-t-elle. Elle arrive à la sortie mais là non plus ils n’y sont pas. « Pourtant, je leur ai bien annoncé mon arrivée à 9h30 aujourd’hui » se dit-elle. Elle sort et se résoud à prendre un taxi. La voiture se gare en bas de l’immeuble des Birdman. Jodie paie le taxi, prend ses valises et pénètre dans l’ascenseur de l’immeuble, en direction du 19e étage. Elle frappe à la porte de l’appartement, personne ne vient ouvrir. La jeune fille se dit qu’elle a mal cherché, qu’ils doivent encore être à l’aéroport en train de l’attendre. Elle soupire et se laisse glisser le long du mur pour s’asseoir par terre. Elle se dit qu’ils se douteraient qu’elle serait rentrée en taxi et qu’ils reviendraient ici, il faut attendre.

Au bout de quelques minutes, la jeune voyageuse perçoit des bruits de pas lourds derrière la porte. Elle bondit.

-          C’est toi Jodie ? fait la voix de Mike.

-          Oui, par pitié, ouvre-moi ! Ca fait dix minutes que j’attends à la porte ! Serais-tu devenu sourd ? lâche-t-elle d’un air moqueur.

Le jeune homme ouvre la porte. Jodie s’apprête à lui sauter au cou mais elle stoppe brusquement son élan, le sourire qu’elle avait sur les lèvres disparaît et elle prend maintenant un air grave et stupéfait devant ce qu’elle a sous les yeux : son ami est encore en pyjama à cette heure avancée de la matinée, il se tient dans l’encadrement de la porte les yeux cernés et tristes, les traits de son visage tendus, les cheveux encore plus ébouriffés que qu’habitude. Son sourire enjôleur ne l’accompagne pas. Après être restée un moment sans voix, Jodie s’exclame :

-          Qu’est-ce qui se passe ?

Le jeune homme essaie de parler mais son menton tremble et ses yeux se gonflent de larmes. Il murmure d’une voix étranglée :

-          Papa est mort.

Jodie ouvre grands ses yeux, elle se met à trembler, son cœur s’est soudain mis à battre à une allure folle si bien qu’elle croit qu’elle va s’évanouir.

-          Quoi ? gémit-elle.

Mike se précipite sur le canapé et cache sa tête dans un coussin. La jeune fille entend les gémissements de ses pleurs assourdis. Elle s’avance vers lui et met son bras autour de ses épaules, elle bredouille :

-          Mike… explique-moi !

Elle regarde son ami pleurer ébahie, inquiète, désemparée.

-          Laisse-le Jodie, fait une voix derrière elle.

Jodie se retourne et reconnait Kelly, les yeux remplis de larmes elle aussi. Elle s’avance et prend Jodie dans ses bras, puis elle explique en parlant doucement :

-          John a eu une attaque cardiaque hier soir. Il a été immédiatement hospitalisé, mais deux heures après, il… il nous a quittés…

Jodie murmure :

-          Ce n’est pas vrai, ce n’est pas possible ! Pourquoi ? Pourquoi ?

Elle finit par fondre en larmes elle-aussi.

 

Les deux adolescents sont dans la chambre de Mike tous deux assis sur le lit, la tête entre les mains. Il s’est passé quelques heures depuis le retour de Jodie. Kelly pousse délicatement la porte et annonce :

-          Le déjeuner est servi.

Mike lève les yeux vers elle et dit d’une voix méprisante :

-          Pas faim.

Kelly ne semble pas fâchée, elle questionne Jodie :

-          Et toi, tu mangeras bien un peu ?

D’une voix tremblante, la jeune fille répond :

-          Non merci.

 

Dans l’appartement luxueux habitent à présent trois personnes désolées et défigurées par le chagrin : Jodie, Mike et Kelly.

La vie reprend peu à peu son cours normal pour Jodie, elle retourne en classe, au contraire de Mike qui ne dort plus, ne mange presque plus et ne sort plus de sa chambre où il reste toute la journée en pyjama à ne rien faire.

Un soir, Kelly se rend dans sa chambre et se décide à intervenir :

-          Mike, s’il te plait écoute ce que j’ai à te dire…

-          Tu n’as pas de conseils à me donner ! s’écrit Mike avec violence.

-          Tu te trompes ! J’aimerais que tu sortes de cette chambre qui sent le renfermé, que tu manges, que tu t’habilles et que tu retournes au lycée. Ce n’est pas en te laissant aller que tu reprendras le dessus sur tes idées noires.

Il baisse la tête, faisant mine de ne pas prêter attention aux propos de la jeune femme. Celle-ci continue :

-          Prends l’exemple de Jodie, elle aussi souffre de la disparition de John, il était comme un père pour elle. Mais elle ne le montre pas. Toi, tu te conduis comme un enfant.

Ces derniers mots mettent Mike dans une grande révolte :

-          Ca c’est un peu fort ! Mon père est mort pas ta faute et tu voudrais que je continue à vivre comme si de rien n’était !

-          Mike, calme-toi ! De quel droit oses-tu prétendre que c’est ma faute si ton père…

-          Tu t’es intéressée à lui pour son argent ! C’est toi qui as déséquilibré sa vie ! C’est à cause de toi que son cœur a lâché !

-          Parce que tu crois que je ne l’aimais pas ! Oh, Mike, si tu savais le mal que tu me fais !

Elle se met à fondre en larmes. Le jeune homme la fixe froidement. Kelly reprend :

-          J’aimais ton père, tu m’entends, je l’aimais ! J’essaie en vain depuis que je suis ici de changer tes sentiments pour moi, mais je n’imaginais pas que tu me détestais à ce point. Et moi, je te considère comme mon propre fils parce que tu es celui du seul homme que j’aimais !

Elle se dirige ensuite vers la porte et sort. Mike l’entend verser des larmes avec de grands gémissements. Il a soudain l’air désolé d’avoir mis l’amie de son père dans cet état. Ses dernières paroles lui ont semblé sincères et il regrette de l’avoir traitée avec autant de mépris. Il se lève, ouvre la porte et va à la rencontre de Kelly. Il reste debout près d’elle sans bouger pendant un moment, puis se décide à s’excuser :

-          Kelly, pardonne-moi. Tu sais… c’est difficile d’admettre que quelqu’un entre soudain dans le cœur de la personne qu’on aime le plus au monde, quand on a eu le privilège de l’avoir eu pour soi durant plus de quinze années…

Kelly lève un regard attendrissant vers le jeune homme et murmure :

-          Enfin, Mike, tu me pardonnes d’être entrée dans le cœur de ton père ! Est-ce que je peux espérer entrer un peu dans le tien  à présent ?

Le jeune homme répond d’une voix hésitante :

-          Peut-être, oui.

 

Jodie rentre du lycée. Il est tard. Du séjour, une odeur lui fait deviner que le dîner est prêt. Elle entre dans la cuisine et trouve Kelly attablée.

-          Kelly, dit-elle, j’ai parlé à mes parents. Ils vont m’inscrire dans un lycée scientifique à Paris, je ne veux pas m’imposer, je retourne en France…

-          Comment ? Tu veux retourner en France ? De tout mon cœur je te demande de rester, j’ai le devoir de m’occuper de toi et de Mike maintenant que John est parti.

-          Mais tu as déjà bien assez de choses à faire…

-          Jodie, le bonheur pour moi est d’avoir un foyer et de m’occuper de vous comme une « maman ». Je n’ai pas l’intention de déménager, nous resterons ici jusqu’à la fin de vos études. Reste, Jodie !

La jeune fille reste muette de reconnaissance, elle pose sa main sur la sienne. C’est alors qu’elle aperçoit Mike, près des fourneaux, une casserole à la main. Kelly regarde Jodie amusée et lui fait un clin d’œil :

-          Le repas a l’air succulent, dit-elle

Jodie, interloquée, regarde Mike à son tour et voit poindre un léger sourire aux commissures de ses lèvres. Elle comprend alors que rester parmi ces deux-là ne constitue plus un problème, finalement.

 

Malgré un emploi du temps très chargé pour Kelly qui est journaliste, elle trouve de la disponibilité pour subvenir aux besoins de Jodie et Mike et de leur offrir un foyer agréable et confortable. Les deux jeunes gens se montrent de plus en plus brillants dans leurs études de la science.

 

Un soir, alors que Kelly est au Texas pour quelques jours, Mike se décide à parler sérieusement à Jodie. Ils mangent tous les deux un sandwich devant la télévision où passe une série stupide.

-          Jodie, ça fait des siècles que je dois te dire quelque chose d’important.

-          Vas-y, je t’écoute.

-          Eh bien voilà, commence-t-il en français, heu… mon père m’a fait un jour une révélation qui m’a permis de réaliser pas mal de choses… En fait… heu… oh, je ne sais pas comment te dire ça !

La jeune fille éclate de rire :

-          Reprend ton calme ! A voir ton air, on dirait que tu crois que je vais te manger !

Il laisse échapper un mince sourire et reprend :

-          Tu te souviens, lorsque nous étions sur la plage d’Hélium, tu m’avais raconté ton histoire…

-          Comment aurais-je pu oublier ce soir-là !

-          Eh bien je crois… je suppose que John est…

Il n’a pas le temps de finir sa phrase, la porte s’ouvre et Kelly apparait :

-          Bonsoir ! Je suis rentrée plus tôt que prévu, un rendez-vous de moins dans l’agenda, c’est pas de refus !

Mike lance un regard désespéré vers son amie. Elle comprend qu’il est contrarié d’avoir été interrompu dans leur conversation.

 

L’air visiblement gêné de Mike a fait réfléchir Jodie. Quelques jours plus tard, alors qu’ils sont seuls à nouveau, elle lui demande :

-          Que voulais-tu me dire  l’autre jour ?

-          Oh… rien. De toute façon, c’était sans importance…

Jodie le regarde inquiète. Alors, Mike la prend dans ses bras, et avant de l’embrasser, il murmure :

-          Tu n’as pas peut-être pas retrouvé tes vrais parents, mais une chose est sûre : tu as trouvé l’homme de ta vie !

 

 

***

 

 

EPILOGUE

 

RECIT D’UN VIEIL HOMME

 

 

Ce soir-là, comme les arrière petits-enfants demandaient que leur papy leur raconte une histoire, le vieil homme les fit s’assoir tous sur le tapis, lui était installé dans un fauteuil. Il faisait sombre dans le salon, l’arrière grand-mère tricotait sur son siège à bascule. Il commença son récit :

«  Il était une fois une jeune fille d’une beauté, d’une fraîcheur et d’une intelligence sans pareille. Un jour, elle découvrit que les gens avec qui elle vivait n’étaient pas sa vraie famille. Elle se rendit compte aussi qu’elle était originaire d’une autre planète. Elle devint peu à peu obsédée par le désir de retourner parmi les siens, c’est pourquoi elle décida de partir à leur recherche sur cette planète, nommée Hélium…

-          Elle a vraiment existé, cette planète, papy ? demanda le petit John.

-           Oui, bien sûr ! Les humains l’ont découverte alors que j’étais un tout petit bébé. Elle était magnifique, il y avait des animaux sauvages et de belles et grandes forêts. Malheureusement, elle a explosé il y a vingt ans déjà, à cause de produits chimiques que les hommes ont importés de la terre… La bêtise humaine n’a pas de limites…

-          Tu y es allé sur cette planète, papy ?

-          Oui, j’y ai passé toute mon enfance… Donc, je disais que la jeune fille s’était rendue sur Hélium. Elle y fit connaissance d’un chercheur et de son fils. Dès que les regards des deux jeunes gens se croisèrent, ils comprirent qu’ils s’aimeraient pour toute une vie. Un soir, au clair de la lune d’Hélium, ils se racontèrent chacun leur secret : la jeune fille apprit que le jeune homme n’était pas le vrai fils du scientifique, le jeune homme apprit que cette jeune fille cherchait sa vraie famille et qu’elle possédait un pouvoir qui faisait rougir ses yeux et qui lui permettait de lire dans les pensées ou de forcer quelqu’un à faire quelque chose…

-          Comme de la magie ?

-          Oui, c’est ça, comme de la magie ! La jeune fille savait que l’un de ses parents était terrien et l’autre héliumien. Ce qu’elle ne savait pas, c’est qu’elle était chez elle, ce soir-là, car, en effet, le brave chercheur était en fait son vrai papa. Personne ne le savait. Plus tard, c’est je jeune homme qui a découvert la vérité lorsque son père adoptif lui a raconté un événement tragique de son passé : il avait une femme héliumienne, elle était enceinte d’une petite fille. Elle avait été cruellement enlevée puis tuée en France par des terroristes scientifiques. Le brave homme pensait que le bébé avait suivi le même sort que sa mère, mais il s’était trompé. Cet enfant avait miraculeusement été épargné, il avait été adopté par une gentille famille et avait grandi. Cet enfant, cette petite fille, était devenu cette jolie jeune fille dont il était tombé amoureux. Mais pour repartir à la recherche de ses vrais parents, cette dernière les quitta, puis elle eut un grave accident. Le brave scientifique la ramena sut Terre, elle était plongée dans un profond coma. Lorsqu’elle se réveilla, elle s’aperçut qu’elle ne possédait plus son pouvoir. Elle l’avait perdu à tout jamais. Comme le scientifique et son fils étaient revenus habiter sur terre, en Amérique, elle partit les rejoindre et termina ses études là-bas. Le brave scientifique mourut. Quelques années plus tard, les deux jeunes gens devinrent tous deux de célèbres chercheurs. Ils se marièrent et eurent des enfants. Ils vécurent dans une grande et belle maison et furent heureux toute leur vie.

Les enfants applaudirent en poussant des cris de joie. Le petit John questionna encore :

-          Et le jeune homme, il n’a jamais dit à la jeune fille qui était son vrai père ?

L’arrière grand-père regarda tendrement sa femme et lui sourit avant de répondre   :

-          Oh si ! Mais beaucoup, beaucoup plus tard !

Les petits n’avaient peut-être pas bien saisi toute l’histoire, mais qu’importait ? L’essentiel, c’était que l’arrière grand-mère avait, elle, écouté avec attention l’histoire du vieil homme. Et personne, sauf lui, ne remarqua que des larmes d’émotion coulaient le long de ses joues ridées.

 

-FIN- 

 

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23 juillet 2011

CHAPITRE 15

Après avoir mis pied à terre, Jodie avance lentement au milieu de tous ces gens qui descendent de l’avion.  Elle cherche deux visages familiers. Enfin, sur la plate forme de l’aéroport, elle aperçoit au loin le visage de John. Elle marche jusqu’à lui, l’embrasse, puis embrasse Mike. La jeune voyageuse a remarqué qu’une femme les accompagnait. John se retourne et saisit le bras de la jeune femme blonde aux grands yeux bleus en disant à Jodie en français :

-          Je te présente Kelly, mon amie. Kelly, voici Jodie.

Jodie serre la main que la jeune femme lui tend en souriant. Elle doit avoir dans les trente ans.

Ils montent en voiture et se garent une demi-heure plus tard devant un immeuble qui n’est pas celui où habitent John et Mike. Jodie demande surprise :

-          Où sommes-nous ?

-          Devant notre immeuble, dit John d’un air satisfait. Je voulais t’en faire la surprise. Kelly et moi avons acheté un nouvel appartement !

Jodie se demande ce que veut dire « Kelly et moi ». Est-ce que cette jeune et belle femme habiterait avec eux ? Les hommes déchargent les valises et entrent par la porte automatique dans l’immense immeuble. Ils montent jusqu’au 71ème étage par l’ascenseur. John fouille ses poches et en sort une petite boîte, il appuie sur un bouton et une porte s’ouvre devant eux. Le brave homme explique à Jodie intriguée :

-          Cet immeuble est l’un des plus modernes de New York.

-          Incroyable ! s’exclame la jeune fille.

John s’efface pour laisser entrer Jodie la première. Lorsque celle-ci pénètre dans l’appartement, elle pousse un cri d’étonnement devant le décor qui s’offre à ses yeux : c’est un séjour de forme carré, très vaste, la décoration est contemporaine, il y a deux murs entièrement faits de baies vitrées le long desquels grimpent de belles plantes vertes. Au centre de la pièce se trouve un canapé en cuir gris clair de forme arrondie, entourant une table de salon en miroir. Des poutres métallisées courent le long du plafond et des murs bétonnés. John prend Jodie par les épaules et la fait avancer en disant :

-          Tu es ici chez toi, ma grande fille. Viens voir les autres pièces !

Il ouvre une porte et montre à la jeune fille la cuisine, moderne elle-aussi, avec une haute table ronde et des tabourets autour. Le propriétaire du palace commente :

-          Elle est très pratique et très agréable. Tous les appareils ménagers qui s’y trouvent sont les dernières trouvailles de nos inventeurs !

La jeune fille fait un hochement de tête admiratif. La salle de bains se montre tout aussi étonnante de modernité. Enfin, John finit la visite par les chambres.

-          Celle-ci, c’est celle de Kelly et moi.

Il ouvre une autre porte.

-          Celle-ci, je parie que c’est celle de Mike ! s’écrie Jodie, riant devant le désordre ambiant qui y règne.

Ils éclatent de rire et entrent dans la dernière chambre, une immense pièce carré qui n’est pas encore décorée. Il y a un immense lit et de grands placards.

-          Et voilà ta pièce Jodie. Nous ne l’avons pas encore décorée car nous avons pensé que tu préfèrerais choisir toi-même ta décoration, nous achèterons ce que tu voudras !

-          Oh, c’est génial, comme elle est grande ! s’exclame Jodie. Vous avez fait des folies de me laisser une si belle pièce.

-          Nous devons veiller à ce que tu sois bien chez nous ! Je suis content que ça te plaise, dit John.

 

Mike aide ensuite la nouvelle arrivante à défaire ses valises. Il s’assoit sur le lit et l’aide à enlever les vêtements du sac. Il est bien silencieux, et Jodie engage la conversation :

-          Quelle bonne surprise ce nouvel appartement ! Et ton père a l’air au mieux de sa forme !

Mike sursaute et lève les yeux vers Jodie, il répond tout bas :

-          C’est bien ce qui m’inquiète !

-          Explique-toi !

-          Tu vois ce que je veux dire, Kelly…

-          Elle a l’air très sympa, de plus, elle est très jolie !

-          Ca ne te choque pas toi, de voir un homme de cinquante ans avec une femme de 20 ans de moins ? Cette histoire va trop loin, je ne peux pas accepter qu’elle vive chez nous !

-          Tu devrais être content, ton père refait sa vie !

-          Oui, mais un jour, il m’a dit qu’il ne pourrait jamais se remarier…

-          Tu ne serais pas un peu jaloux par hasard ?

-          Non, mais je ne l’aime pas, c’est tout.

Puis, saisissant Jodie par la taille si vivement que cette dernière s’en trouve déséquilibrée, il ajoute :

- Oh, et puis, ça n’a pas d’importante, après tout, je t’aime toi, et je suis si heureux de te retrouver !

 

Le lendemain, John emmène Jodie dans un magasin de papiers peints pour qu’elle choisisse celui de sa chambre. La jeune fille se décide pour un uni bleu ciel, assorti à la couleur de ses yeux.

Le surlendemain, des ouvriers s’activent dans la pièce de Jodie : ils posent le papier peint, montent les nouveaux meubles. Le soir même, la pièce est entièrement terminée. Même dans ses rêves, Jodie n’aurait jamais imaginé une chambre aussi jolie.

Puis vient le jour de la rentrée scolaire. Jodie se fait rapidement des tas d’amis. Elle file avec Mike un amour chaque jour de plus en plus fort et complice.

 

***

 

Jodie travaille dans sa chambre. Les devoirs sont très difficiles, mais elle s’accroche et a déjà obtenu un examen de début d’année. Elle est seule dans l’appartement. Mike est encore en cours, Kelly et John sont sortis.

Elle entend soudain la porte de l’appartement s’ouvrir et la voix de John crier :

-          Jodie, tu es là ?

Jodie se rend dans le séjour et trouve John appuyé sur la porte d’entrée. Il dit à Jodie d’une voix tremblante :

-          Aide-moi, s’il te plait. Je ne peux plus avancer…

Elle saisit son bras, la place autour de ses épaules et l’aide à s’avancer jusqu’au canapé où elle l’allonge.

-          Qu’est-ce qui t’arrive ? J’appelle un docteur ? demande –t-elle inquiète.

-          Oui… C’est mon cœur, ce genre de malaise m’arrive souvent, ça n’est pas grave.

Jodie vidéophone au docteur. Celui-ci arrive dix minutes plus tard. John Birdman va déjà beaucoup mieux.

-          Ca n’est qu’une crise passagère, il n’y a pas de quoi s’alarmer, monsieur Birdman. Vous avez besoin de repos, c’est le seul médicament que je puisse vous prescrire. Cependant, si cela se reproduisait, nous passerons un examen plus approfondi. Mais je vous le répète : prenez des vacances !

Après avoir raccompagné le docteur, Jodie retourne auprès de John :

-          Ca va mieux ?

-          Oui, je vais très bien à présent. Regarde, je peux me lever et marcher. Ca n’était pas bien grave.

-          M. Turner avait l’air surpris de te voir dans cet état, est-ce la première fois que ça t’arrive ? Tu devrais faire des examens…

-          Non, mais tu sais, c’est normal à mon âge, alors pourquoi mettre les docteurs à mes trousses ?

-          Il faut tout de même prendre soin de toi !

-          Ne t’inquiète pas pour moi, ma fille, je suis robuste et au meilleur de ma forme !

Il sourie, la jeune fille en fait de même. Puis elle retourne dans sa chambre et se remet à travailler.

 

***

« Ma chérie,

Ta mère et moi sommes très heureux que tu t’habitues bien à New York. Nous nous faisons une joie de t’accueillir à la maison dans trois semaines. En France, tout le monde va bien, mais tu nous manque beaucoup. Embrasse Mike, John et son amie.

 

Tes parents qui t’aiment. »

 

« Tes parents qui t’aiment » répète Jodie.

Cette phrase la fait réfléchir : que penseraient les Dupuis s’ils savaient que Jodie connaît la vérité ? Puis lui vient une question qu’elle ne s’était pas posée depuis longtemps : qui sont ses vrais parents ? Sans sa force héliumienne, elle n’a plus le pouvoir de les retrouver. Au fond, c’est peut-être mieux comme ça. La vie terrienne lui plait et elle n’est plus obsédée par le désir de revenir parmi les siens. Peut-être ses parents l’ont-ils abandonnée cruellement, peut-être n’ont-ils pas de cœur ? Mieux vaut oublier toutes ces idées, il faut accepter de vivre parmi les gens qu’elle aime et qui l’aiment. Sa véritable identité, elle ne la connaîtra jamais… du moins, c’est ce qu’elle croit.

 

 

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18 juillet 2011

CHAPITRE 14

Le 1er mai est tiède et très ensoleillé. Jodie court avec une respiration régulière dans la campagne. Elle fait son jogging matinal pour éliminer les kilos emmagasinés durant sa convalescence et pour se réhabituer au sport. Les oiseaux chantent. La jeune sportive arrive bientôt à la lisière de la forêt. Elle s’assied quelques minutes au pied d’un arbre. Ses jambes ruissellent de sueur, son visage aussi, son short et son maillot sont trempés. Elle observe un petit oiseau sur une branche. Elle se concentre, elle appelle sa force pour que l’animal vienne se poser sur sa main, mais en vain. Sa force, elle ne la possède plus. Son cœur se met à battre plus vite, elle ressent l’envie de pleurer. Plus jamais elle ne pourra faire rougir ses yeux. C’était pourtant bien utile. Plus jamais elle ne pourra lire dans les pensées d’un être humain, forcer un individu à agir comme elle l’avait décidé. Il ne lui reste plus de son instinct héliumien que sa mémoire prodigieuse. Comment va-t-elle faire pur retrouver sa vraie famille sans sa force ?

Le petit oiseau s’envole farouchement. Maintenant, Jodie voudrait redevenir héliumienne. Elle regrette le temps où elle pouvait avoir les yeux rouges. Mais n’était-ce pas son souhait d’être une simple terrienne ? Ne haïssait-elle pas sa force lorsqu’elle la possédait ? Il est vrai qu’elle s’en voulait parfois d’être commandée par cet instinct extra-terrestre, mais maintenant qu’elle l’a perdu, la pauvre fille se sent comme handicapée. Elle murmure :

-          Tu n’es plus qu’une simple terrienne. Une simple terrienne, rend toi à l’évidence…

Elle se lève et se remet à courir à petites foulées vers le chemin de sa maison.

Du bout de la rue, Jodie aperçoit une voiture qui lui est inconnue. Elle allonge ses foulées pour arriver devant la maison où est garé le véhicule. C’est une superbe Ferrari rouge dernier modèle. La jeune fille la contemple un moment. Apparemment, le propriétaire se trouve actuellement chez elle. Elle entre par le jardin d’où elle entend des voix. Elle arrive à cinquante mètres de la terrasse et s’arrête net, comme figée sur place. Ses grands yeux bleus fixent la terrasse : autour de la table, sous le parasol se trouve son père, sa mère et Laetitia. Deux individus lui tournent le dos mais elle n’a pas besoin de voir leur visage pour les reconnaître. Ca ne peut être que … John et Mike !

M. Dupuis se lève et dit à voix haute en direction de Jodie :

- Jodie, ma chérie, tu vois qui est là ?

A ce moment, les deux invités se lèvent et se retournent. Jodie accoure dans les bras de John. Les Dupuis regardent très étonnés cette scène de retrouvailles. La convalescente lâche John après l’avoir tendrement embrassé, puis elle saisit à son tour Mike dans ses bras.

Enfin, tout le monde se rassoit, et Jodie s’exclame :

-          C’est merveilleux, vous êtes là !

Dans son accent américain, John s’exclame à son tour :

-          Nous sommes venus spécialement pour te voir Jodie. Nous n’habitons plus sur Hélium, nous sommes revenus vivre en Amérique.

-          Génial ! Mike, je suis contente pour toi.

-          Oui, je vais pouvoir vivre comme un terrien maintenant. Papa a abandonné le plus rapidement possible ses recherches pour que l’on puisse passer les vacances d’été sur Terre.

-          Quelle merveilleuse idée !

M. Dupuis ordonne alors à sa grande fille d’aller se changer pour que l’on puisse servir le déjeuner.

 

Jodie contemple songeuse sa garde robe, une serviette nouée autour d’elle. Elle vient de prendre une douche et cherche une tenue qui soit digne d’un si grand jour. Elle étale sur son lit toutes ses toilettes et se décide enfin pour sa robe de mousseline rouge. Tout à coup, elle se rappelle que Mike est en jean, laors elle enfile finalement le sien. Elle choisit un petit chemisier court à fleurs, elle relève sa crinière bouclée en chignon et elle se maquille. Enfin, elle place à ses oreilles ses anneaux en argent, se chausse de souliers plats en daim noir. Avant de descendre, elle jette un dernier regard satisfait dans le miroir : elle est parfaite.

Elle descend les marches quatre à quatre, sort dans le jardin et aide sa mère à placer le couvert sur la table de la terrasse. Mme Dupuis siffle d’admiration lorsqu’elle voit arriver sa fille dans la cuisine :

-          Waouw ! Tu es plus que ravissante !

Laetitia qui entre dans la cuisine à ce moment-là ajoute :

-          C’est pour plaire à Mike, voyons !

-          Tais-toi petite sotte ! Rétorque Jodie, rougissante.

Le déjeuner est très agréable. Jodie pense que c’est le plus beau jour de sa vie.

Les Dupuis font visiter la ville aux américains. Le soir, ceux-ci dorment à l’hôtel. Ils sont là pour une semaine. Malheureusement, ces sept jours passent à une vitesse folle. Le départ arrive. Jodie voit disparaître ses amis dans la Ferrari rouge qu’ils ont louée. Elle se retourne pour ne pas montrer qu’elle verse des larmes. Mais la séparation sera de courte durée puisque John a invité toute la famille de Jodie à venir aux USA pour une dizaine de jours au mois d’août.

 

***

 

Jodie rattrape ses cours par disquettes sur son ordinateur. Elle y met toute sa volonté, tout son courage. Après les vacances, elle devra retourner en classe et elle en veut pas redoubler.

 

***

 

Après trois heures de vol, l’avion atterrit à New York. La famille Dupuis sort de l’aéroport et prend le taxi en direction de l’hôtel où ils séjourneront. Après un brin de toilette, ils se rendent chez les Birdman.

C’est Mike qui leur ouvre la porte. Il les accueille avec un grand sourire par lequel Jodie peut lire son immense joie. Il les fait entrer dans le petit studio. Jodie laisse échapper un petit rire quand elle constate que le désordre y règne tout comme dans la maison héliumienne. John les accueille à son tour et les invite au restaurant. Après le dîner, et une visite guidée de la ville, chaque famille regagne sa voiture. Avant que Jodie ne monte, Mike lui demande :

-          Est-ce que vous êtes fatiguées Laetitia et toi ?

-          Oui, moi je ne tiens plus debout ! s’exclame la petite sœur.

-          Pas moi, je suis encore en pleine forme, pourquoi ? questionne Jodie.

-          Je te propose d’aller à la piscine au dessus de notre immeuble si tu es d’accord.

-          Oh oui, bien sûr ! Je n’ai jamais vu de piscine au dessus d’un immeuble aussi haut que celui que vous habitez !

-          Elle est super, tu verras !

La jeune fille demande la permission à ses parents de se rendre à la piscine, ils acceptent.

 

John quitte les jeunes gens au onzième étage, celui où se trouve le studio.

 

Jodie et Mike continuent à grimper jusqu’au sommet du gratte-ciel. L’ascenseur se stabilise puis s’ouvre. La jeune fille est surprise de constater qu’ils se trouvent à présent dehors sous la lune et les étoiles scintillantes, devant une piscine de forme ovale très vaste. Elle ne peut s’empêcher de siffler d’admiration :

-          Qu’elle est grande ! Je n’aurais jamais imaginé qu’il puisse exister une si belle piscine au sommet d’un gratte-ciel !

Des lampadaires blancs sculptés éclairent l’eau bleue azur. Une dizaine de baigneurs nagent. Ils ont l’air tout à fait détendus et heureux. Jodie est pressée de les imiter. Mike questionne Jodie :

-          Tu sais nager ?

-          Oui, bien sûr ! Et toi ?

Il lui répond par un hochement de tête et s’avance sur le plongeoir. Il saute dans l’eau avec un admirable plongeon. Jodie plonge à son tour. La jeune fille n’a jamais nagé dans une eau aussi agréable. Les jeunes gens font quelques longueurs à la brasse, ils s’accoudent ensuite sur le bord pour souffler. Après quelques instants de récupération, le jeune homme défie Jodie :

-          Allez ma petite héliumienne, on fait la course ?

Il part en flèche mais après avoir fait cinq ou six mètres, il s’aperçoit que Jodie ne l’a pas suivi. Il fait demi-tour et revient près d’elle. Ses sourcils se froncent lorsqu’il constate que les yeux de son amie sont mouillés de larmes ! Ou bien est-ce seulement son visage qui est mouillé par l’eau ? Mais Jodie baisse la tête, elle ne sourit pas du tout, son menton tremble. Mike s’approche et murmure :

-          Tu pleures ?

-          Ce n’est rien ça va passer, rétorque Jodie.

-          Mais enfin, qu’est-ce qui te prend ?

-          Tu as réveillé de mauvais souvenirs, ça va passer.

-          Qu’est-ce que j’ai dit ?

Jodie détourne les yeux puis elle essaie en vain de retenir d’autres larmes. Elle éclate alors en sanglots.

-          Je ne suis plus héliumienne, c’est fini tout ça !

Alors, Jodie explique à Mike en suffoquant qu’elle a perdu la force qui lui faisait rougir les yeux et qui lui octroyait des pouvoirs surnaturels, car toute son énergie s’était épuisée pour la guérir du coma.

Mike la fixe un moment de ses grands yeux gris. Il soulève le menton de la jeune fille de sa main et lui murmure :

-          Arrête de pleurer. Tu sais, je suis content que tu sois des miens maintenant… et tu me plais toujours autant. Il s’approche encore plus près d’elle et l’entoure de ses bras, il pose délicatement un baiser sure ses lèvres. Soudain, Jodie s’esquive sous l’eau pour réapparaitre quelques mètres plus loin en souriant malicieusement. Elle s’écrie en imitant l’accent américain du jeune homme :

-          Alors superman, on la fait cette course ?

Mike fait mine de bouder mais il s’élance vers l’autre extrémité du bassin. Ils arrivent à égalité. Le jeune homme, le souffle court, s’exclame :

-          Jamais une fille ne m’a donné autant de fil à retordre, bravo !

La jeune fille lui arrache un furtif baiser et réplique :

-          Qu’est-ce que tu crois ? Toutes les filles ne sont pas forcément nulles en sport !

 

***

 

Les Dupuis ont suitté New-York à grands regrets mais Jodie est joyeuse à l’idée qu’elle reviendra dans cetre ville en septembre pour la rentrée universitaire. En effet, ses parents ont jugé bon qu’elle entre dans la grande école scientifique de New York, là où va aussi Mike. John lui a proposé de la loger chez lui gratuitement.

 

***

 

Un soir, dans le petit studio, John et son fils adoptif discutent :

-          Alors, mon fils, dans moins d’un mois, nous aurons une nouvelle pensionnaire !

-          Papa, tu as vraiment eu une bonne idée d’inviter Jodie à venir habiter ici. Jodie est une fille exceptionnelle.

John parait réfléchir un instant. Il reprend :

-          Et dire que j’aurais une fille de cet âge si elle était venue au monde !

-          C’est l’enfant que ta femme attendait, n’est-ce pas ?

-          Oui… Oh, Mike,  je pense tous les soirs à ma femme et à sa mort tragique. Si je travaille autant, c’est pour oublier ce malheur. Comprends-moi. Je me sens si coupable de ne pas m’être occupé de toi comme il le fallait, j’ai gâché quinze ans de ta vie en t’emmenant sur Hélium avec moi. Je me suis servi de toi comme un réconfort à mon chagrin…

-          Non papa, tu es le père le meilleur que l’on puisse avoir. Mais il faudrait que tu te trouves une autre femme et que tu penses un peu moins à ton passé…

-          C’est impossible ! Jamais je ne pourrai… Vergilax est morte par ma faute, je…

-          Vergilax ? Mais c’est un prénom héliumien !

John lève la tête. Ses yeux sont remplis de larmes. Il murmure :

-          Oui, en effet. C’est une chose que je ne t’ai jamais dite. Ma femme était héliumienne. Aujourd’hui, je peux te le dire, ça n’a plus d’importance : elle a été assassinée par une organisation de terroristes. Ils l’ont kidnappée pour que je leur donne en échange la formule de la composition d’un gaz sur Hélium que j’avais découvert. Vergilax était enceinte de huit moi, elle attendait une fille. Elle avait aussi un métier qui touchait à la science. Elle m’avait accompagné en France quand c’est arrivé. Ils l’ont enlevée le lendemain de notre arrivée. J’ai reçu des messages m’avertissant que si je ne leur donnais pas les formules du gaz, ils la tueraient. J’ai engagé une police spécialisée, ils n’ont pas su me rendre ma femme. Je suis resté de longs mois sans avoir aucune nouvelle, puis un jour, j’ai reçu un message sur mon ordinateur : ils l’avaient tuée. Je ne leur ai jamais cédé la formule, plutôt mourir… Ils ont fini par abandonner. Après cette horrible nouvelle, j’ai sombré dans la dépression. Et puis, pour m’obliger à vivre, je t’ai adopté. Lorsque nous nous sommes rencontrés la première fois, tu avais deux ans.

Après quelques secondes de silence, Mike dit :

-          Si ta femme est morte quelques mois après son enlèvement, elle a du accoucher entre temps…

-          Ils ont certainement tué le bébé aussi. Ils ne m’ont rien dit à ce sujet… Ces pourritures…

Mike se met à réfléchir. Son cœur bat à tout rompre. Il embrasse son père sans rien ajouter et part se coucher mais il ne dort pas de la nuit à cause de l’idée qui vient de naître en lui…

 

 

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15 juillet 2011

Note de l'auteur : Hélium disponible en E-book

Chers lecteurs,

Tout d'abord, merci de suivre ce roman écrit en 1988. Je prends pour ma part beaucoup de plaisir à vous le livrer dans ce blog sous la forme d'une série. J'ai découvert un site qui permet de proposer des livres en ligne en lecture libre. La lecture y est plus facile et plus fluide. Vous pouvez donc désormais lire  Hélium à l'adresse suivante : http://www.atramenta.net/lire/helium/34794

Bien entendu, le blog continue, et Hélium y sera retranscrit intégralement, et jusqu'à la fin!

Bonne lecture, et n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, en bien comme en moins bien, je prends!

La fin du roman sera livrée après les vacances, début août. Alors à très bientôt!

 

 

7 juillet 2011

CHAPITRE 13 - Partie 1

Nous sommes en janvier. John et Mike sont repartis sur Hélium, les Dupuis en France avec Jodie qui est toujours dans le coma. La vie reprend son cours .

***

 

Mike travaille sur son ordinateur dans la maison héliumienne quand John rentre de la base spatiale ce soir là. Le scientifique dit aussitôt :

- Mike, j'ai une bonne nouvelle pour toi : on retourne bientôt habiter sur Terre!

Son fils sursaute et se retourne en interrogeant John du regard, celui-ci continue :

- J'ai décidé, en te voyant faire mauvaise figure ces temps-ci, qu'il valais mieux que j'abandonne mes recherches sur Hélium. On rentrera dès que possible.

- Oh merci papa!

- C'est mon devoir de père, je dois veiller à tes études et à ta santé. Nous irons même en France pour voir Jodie.

Mike demande impatient :

- Quand partons-nous?

- Je dois terminer quelques points de recherche ça prendra trois mois tout au plus.

 

***

 

Une nuit, alors que Mme Dupuis et sa fille sont couchées, le vidéophone sonne, réveillant en sursaut les deux occupantes de la maison. La maman de Laetitia décroche, l'écran s'allume et le visage de M. Guinchoux, le chirurgien qui s'occupe personnellement de Jodie apparait. Il lui dit d'une voix qui marque l'inquiétude :

- Madame, je suis désolé de vous réveiller à cette heure avancée de la nuit, mais il faut que vous veniez imédiatement. La petite va très mal, les machines s'affolent, votre mari qui est à son chevet veut vous voir le plus vite possible.

- Mais? Je... oui! J'arrive tout de suite!

Elle coupe l'écran et crie en direction de la chambre de Laetitia :

- Vite, habille toi Laetitia, nous partons pour la clinique, Jodie va très mal!

La fillette à présent tout à fait réveillée bondit de son lit et enfile le premier jean venu. Ce moment, elle le redoutait depuis le jour où sa elle a revu sa soeur dans le coma. Les yeux mouillés, elle sort rejoindre sa mère.

Les voilà devant la porte de l'hôpital qu'elles connaissent trop bien malheureusement. L'infirmière les conduit à la chambre et les fait entrer. Le chirurgien et deux médecins en blouse blanche se tiennent près du lit de la mourante. Les machines lâchent des "bip" et les aiguilles ne font que changer de position sur les cadrans. M. Dupuis est assis sur une chaise, la tête entre les mains. Soudain, le "bip" s'affaiblit et devient continu, le graphisme des machines ne montre plus qu'une ligne droite. Les médecins se regardent sans parler.

Laetitia s'avance alors vers le lit de Jodie en fixant son visage blême, elle sanglotte  d'une petite voix plaintive :

- Tu ne peux pas t'en aller comme ça! Reviens Jodie, reviens je t'en prie! Tu n'as pas le droit de nous quitter, c'est trop tôt!

Soudain, la jeune malade tressaille comme si elle recevait des décharges électriques. Les infirmiers regardent ébahis cette scène. Les tressaillements de Jodie cessent, son visage si pâle se colore de rose et ses paupières s'ouvrent. Elle pousse de faibles gémissements, essaie de bouger la tête vers ceux qui la regardent mais n'y parvient pas. La soeur cadette s'exclame :

- Elle s'est réveillée, elle est sauvée!

Le couple Dupuis semble ne pas comprendre ce qui se passe. Les infirmiers répondent aux regards interrogateurs des parents par un hochement de tête affirmatif.

***

M. Guinchoux a emmené les Dupuis dans son bureau. Il leur parle de l'état de Jodie :

- J'avoue que ce comportement me dépasse. Je ne sais pas par quel miracle, mais votre fille est vivante et sauvée. C'est incroyable. Sa résistance m'épate. Trente ans de carrière, et je n'ai jamais vu ça! C'est tout simplement extra ordinaire.

- Est-ce que nous pouvons la voir? demande M. Dupuis

- Non, pas maintenant. Elle a besoin de repos, vous pourez lui rendre visite demain.

***

Il est presque midi quand les parents et la soeur de Jodie entrent à nouveau dans l'hôpital. Le chirurgien les attendait. Il leur permet à présent de pénétrer dans la chambre.

Il ouvre la porte mais reste dans le couloir. Seuls M. et Mme Dupuis, suivis de Laetitia entrent. Ils sont surpris de voir Jodie assise sur le lit. Elle tourne la tête vers les nouveaux arrivants. Aussitôt, son visage s'illumine et elle s'exclame :

- Papa, maman, Lae!

Elle prend alors un air grave et demande :

- Quel jour on est? Qu'est-ce que je fiche ici?

M. Dupuis prend la parole :

- Ma chérie, nous sommes le 25 mars 2188, tu as dormi plus de trois mois!

- Comment ça j'ai dormi?

- Le principal, chérie, c'est que tu sois réveillée maintenant, c'est tout ce qui compte à nos yeux! dit Mme Dupuis.

- Que m'est-il arrivé?

- Nous ne savons pas. Tu étais loin, très loin, quand tu as eu ton accident. Mais n'y pense plus, c'est fini.

- Mon accident? Quel accident? ... J'étais loin? Comment ça?

Elle semble réflechir un moment puis elle reprend :

- Un accident! Oh mon dieu, c'est vrai! ... La panthère, le ravin... Elle a sauté sur moi, j'ai bondit en arrière... il était trop tard... Mais, je suis vivante! Je m'ens suis sortie! Mais... et Mike? Et John? Jeveux les voir!

Elle se tait, personne ne parle. Tous les trois la regardent inquiets. Jodie répète :

- Je veux voir John et Mike!

Elle fixe la fenêtre en répétant encre cette phrase. Elle semble ailleurs. Son père adoptif fait signe à sa femme et à sa fille de sortir. Ils quittent la chambre.

***

Quelques temps plus tard, les Dupuis entrent à nouveau dans la chambre de Jodie. Celle-ci sourie en les voyant et dit :

- Comme je suis heureuse de vous revoir! Je m'excuse de vous avoir causé tant de peine... Mais il le fallait...

- Nous te pardonnons ma chérie, dit sa mère en souriant, mais nous aimerions connaître la raison pour laquelle tu t'es enfuie sur Hélium.

Jodie prend soudain un air grave.

- Que... que vous ont dit John et Mike au sujet de mon séhour sur Hélium?

Laetitia intervient :

- Jodie, John et Mike ne savaient pas grand chose à ton sujet. Ils ont simplement lancé l'avis de recherche pour qu'on te retrouve parce qu'ils savaient que tu étais française.

Jodie souffle et remercie intérieurement Mike de ne pas avoir trahi son secret. Elle soupire :

- Comme j'aimerais les voir pour les remercier!

- Ils sont repartis sur Hélium, ils ont promis de nous écrire.

Jodie parait pensive pendant quelques secondes. Ses parents la regardent inquiets, mais elle tourne soudain la tête vers eux avec un sourire encore un peu faible et demande :

- Maman, papa, j'ai envie d'un gros hamburger avec des frites et du ketchup!

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Une semaine s'est écoulée depuis le jour où Jodie s'est réveillée. Elle a commencé à sortir de son lit et à réapprendre à marcher. Avec l'aide de deux infirmières qui la soutiennent par les épaules, elle fait le tour de la chambre et essaie de se tenir debout toute seule mais n'y arrive pas encore.

Trois jours après, elle étonne sa famille en se tenant debout toute seule sans appui.

***

Jodie marche dans le jardin de l'hôpital, soutenue par le bras de Laetitia. Il fait un soleil magnifique, l'été est en avance de plusieurs semaines. Les deux soeur avancent pensives. Laetitia voudrait parler à Jodie de son secret, elle voudrait lui dire qu'elle sait tout mais quelque chose au fond d'elle lui conseille de ne pas le faire. Jodie rompt le silence :

- Tu les a vus pendant longtemps, John et Mike?

- Non, quelques jours seulement. John avait beaucoup à faire avec son travail.

- Est-ce que tu as eu l'occasion de discuter avec Mike en tête à tête?

- Oui. Une fois, nous étions dans ta chambre. Tu étais près de nous. Nous avons discuté quelques minutes.

- De quoi avez-vous parlé?

- De toi.

- Qu'est-ce que vous avez dit?

- Que tu étais une fille extraordinaire, que nous espérions que tu guérisses. Mike t'apprécie beaucoup.

- Comment le trouves-tu?

- Mike me plait beaucoup. Il est intelligent, sérieux, beau... Et une de ses plus grandes qualité est qu'il ne trahairait pas un secret pour un empire!

- Pourquoi dis-tu ça?

- Jodie, Mike sait énormément de choses sur toi. Tu les lui a confiées, mais il n'en a jamais rien dit à personne, j'en suis sûre.

- Tu as essayé de la faire parler?

- Exact. Ne m'en veux pas!

- Biensûr que non.

- Ce que j'ai du mal à admettre, c'est que tu lui aies tout raconté à lui. Et moi, ta propre soeur, tu ne veux pas me parler de ton secret!

- Je sais... Je ne sais pas pourquoi je lui ai raconté tout ça, mais...

- Mais l'amour rend aveugle!

- Quoi? dit Jodie en rougissant. Qu'est-ce qui te fait dire ça?

- Mon instinct, mon sens de l'observation. Allez, ne le nie pas grande soeur. Tu es amoureuse de lui tout comme il l'est de toi! Dès que je l'ai vu, j'ai compris qu'il t'avait plu. Je connais tes goûts très chère !

- Arrête de te moquer de moi! Ok, j'avoue... Mais je ne l'aime pas plus que toi, alors tu as raison, je dois te révéler mon secret...

- Jodie, ton secret, je le connais déjà.

- Mais?

- Ecoute moi. J'ai tout deviné : la liste personnelle de papa, je l'ai consultée moi aussi. Je l'ai fait après ta disparition. J'y ai trouvé ce que tu y a probablement trouvé toi aussi : nous ne sommes pas de vraies soeurs.

- Alors tu as trouvé la lettre d'adoption...

- Oui. J'ai ensuite fait le rapprochement avec ta visite à l'aéroport d'Orly le jour où nous étions en vacances chez tante Marina. Ensuite, je me suis rappelée tes yeux mauves et ton changement de comportement quelques jours après la lecture du livre sur Hélium. J'ai lu le livre moi aussi. Et quand j'ai su que tu t'étais rendue sur Hélium, j'ai tout compris. J'ai compris que tu avais des origines héliumiennes.

Jodie se met à pleurer.

- Laetitia, tu ne peux pas savoir à quel point je suis émue que tu aies fait tout ça pour moi! Mais tout ça, c'est fini! Je suis terrienne comme toi maintenant. J'aurais tant aimé te montrer comment je faisais rougir mes yeux pour utiliser ma force. Je n'y parviens plus. Ma force m'a aidée à sortir du coma mais je suis désormais vidée de tout pouvoir.

Laetitia sent une boule monter dans sa gorge. Elle ne se rend même pas compte qu'elle ne tient plus le bras de sa soeur tant elle est émue. Jodie marche seule. C'est alors que celle-ci s'en aperçoit :

- Lae! Regarde! Je marche sans ton aide, je marche seule! Crie-t'elle les larmes dans les yeux.

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18 juin 2011

CHAPITRE 12

- Allo, je m'appelle Mme Dupuis...

Le visage d'une femme d'environ quarante ans apparait sur l'écran, un visage expressif sur lequel on peut lire la tristesse et la souffrance.

- Enchanté, je suis John Birdman,que puis-je pour vous? répond John en français, langue dans laquelle s'est exprimée la femme.

- Rendez-moi ma fille! sanglotte la pauvre femme.

- Oh madame, comme je suis heureux de vous entendre! Je suis sincèrement désolé de vous apprendre qu'elle est actuellement dans un profond coma...

- Comment! Mais que lui est-il arrivé?

- Madame, ce serait trop long de vous expliquer maintenant. Venez la voir au plus tôt, nous sommes à New York, je vais vous donner mon adresse. Votre fille est dans l'un des plus grands hôpitaux des Etats-Unis, les médecins font tout pour la sauver.

- Nous sautons dans un avion. Nous serons là dès ce soir.

John donne ses coordonnées et racroche. Il est content pour Jodie qui aura bientôt le soutien des siens. Lorsque Mike rentre, John se précipite vers lui pour lui annoncer la bonne nouvelle.

***

La sonnette retentit dans le petit appartement.  Les parents de Jodie sont arrivés. John ouvre la porte.

Un homme d'une quarantaine d'années, petit, le visage déjà ridé, se tient devant la porte en se forçant à sourire. Derrière lui, comme pour se protéger, une petite femme tient par la main une fillette d'une douzaine d'années. John les invite à entrer, et après les présentations, il leur raconte l'histoire telle qu'il la connait. Dès qu'il prononce le nom d'Hélium, la filllette ouvre de grands yeux et s'exclame :

- Ma soeur aurait fugué pour se rendre sur Hélium!

Mike acquiesse d'un signe de tête. Laetitia réfléchit quelques minutes et réalise qu'elle vient de découvrir le secret de Jodie. Après le récit, Mme Dupuis demande à la voir.

- J'ai bien peur que vous ne puissiez lui rendre visite que demain, il est trop tard, la clinique n'accepte plus les visiteurs à cette heure-ci. Je vous ai réservé un hôtel, tenez, voici l'adresse.

Monsieur Dupuis prend le papier que John lui tend en disant d'une voix émue :

- Monsieur Birdman, je vous remercie beaucoup.

 

***

Les Dupuis entrent sans bruit dans la petite chambre où dort Jodie. Laetitia et les autres sont restés dans le couloir. Ils la regardent un moment, incapables de faire un geste. Leur pauvre Jodie est là, les yeux clos, le visage pâle, avec des bouteilles et des tuyaux qui lui torturent le corps. On entend seulement le faible "bip" d'une machine. Mme Dupuis s'avance vers le lit et saisit la main blafarde de sa fille qui dépasse des draps blancs. Elle a la gorge nouée et ne peut parler. Monsieur Dupuis se contente de rester près du lit, en se demandant pourquoi sa fille adoptive les a quittés. Enfin, ils sortent, et dès que Mme Dupuis a refermé la porte, elle fond en larmes. John la soutient et essaie de la rassurer.

- Elle s'en sortira, vous verrez. Les médecins constatent du progrès chaque jour.

A leur tour, Mike et Laetitia entrent. La jeune soeur se précipite vers Jodie, s'agenouille et murmure les larmes aux yeux :

- Jodie, c'est moi, ta petite soeur. Tu m'entends, n'est-ce pas?

- Ce n'est pas la peine, elle ne t'entend pas, dit Mike en la tenant par les épaules.

- Quand se réveillera-t-elle?

- Personne ne peut le dire.

- Que lui est-il arrivé? Elle qui était si heureuse de vivre! Si tu savais à quel point elle était merveilleuse!

- Je sais...

- Tu la connais donc si bien? Combien de temps est-elle restée avec vous?

- A peine deux jours, mais elle était déjà devenue ma meilleure amie.

- Telle que je la connais, et tel que je te vois, je suis sûre qu'elle est tombée amoureuse de toi!

Mike sourit en rougissant. Laetitia continue :

- Nous ne faisions qu'un. Elle me confiait tout, sauf une seule chose... Elle disait qu'elle avait un secret. Je crois avoir deviné. Mike, répond-moi franchement, t'a-t-elle parlé de son secret?

- Je... je ne comprend pas de quoi tu parles.

- Tu sais bien que personne n'est fou au point de quitter sa famille qu'il aime pour aller sur une autre planète. Ne me dis pas que tu n'a pas cherché à savoir pourquoi elle avait fait ça!

Mike réfléchit. Il repense au soir où il avait juré à Jodie qu'il ne trahairait jamais son secret. Il faut respecter une promesse. Il réplique :

- Pour ne pas te mentir, Jodie m'a confié pas mal de choses...

Laetitia baisse les yeux. Elle se sent gênée de vouloir à ce point faire parler le pauvre Mike. Elle ajoute, comme si elle se parlait à elle-même :

- De toute façon, j'ai tout deviné. Jodie n'est pas ma soeur. Elle est héliumienne!

Mike ouvre grands ses yeux mais ne dit rien. Il passe la main sur le front de la malade puis il prend Laetitia par le bras et l'entraine vers la porte. Ils sortent.

 

 

 

 

 

14 juin 2011

CHAPITRE 11

Jodie est placée dans un hôpital héliumien. John et Mike prennent des nouvelles tous les jours. Elle se trouve actuellement dans un profond coma, elle respire artificiellement, les plaies de son visage se cicatrisent. John a exigé qu'on l'installe dans un lit terrien. Ce brave homme paie toutes les dépenses pour les soins, il la traite comme sa propre fille. Mike se demande parfois s'il ne faut pas lui raconter la vérité à propos de la jeune fille.

***

 

Une semaine s'est écoulée depuis l'accident. John Birdman interroge son fils :

- Tu sais quelque chose à propos de Jodie? Je devine qu'elle t'a confié son secret. S'il te plait, dis-moi la vérité!

Mike réflécit une minute puis il se décide :

- Oui, c'est vrai. Elle m'a dit d'où elle venait : elle habite en France et elle a fugué pour venir sur Hélium.

Pourquoi a-t-elle quitté sa famille? Elle était maltraitée?

- Pas du tout, elle était très aimée par ses parents, seulement...

- Continue, seulement quoi?

- Papa, ne crois-tu pas qu'il faudrait la renvoyer sur Terre? Ses parents le croient sûrement morte, ils doivent connaitre la vérité. Jodie a besoin du soutien de ses proches pour s'en sortir, elle est entre la vie et la mort!

- Très juste. Il faudrait qu'on la renvoie en France. Mais comment trouver sa vraie famille?

- Il suffirait de lancer un avis de recherche dans son pays.

- Tu as entièrement raison. Je prendrai dès demain les dispositions pour qu'elle retourne sur sa planète. Nous partirons avec elle, j'ai quelques recherches à effectuer là-bas, nous profiterons de ce voyage.

Mike sourit, il se remplit à nouveau d'espoir.

 

***

 

Dans la fusée, on installe une chambre avec toutes les machines nécessaires à la survie de Jodie. Elle ne s'est toujours pas réveillée, cela fait à présent trois semaines qu'elle est dans le coma. Les Birdman gardent espoir, c'est pourquoi John a décidé de rapatrier la jeune fille sur sa planète natale. En effet, ce voyage est en fait une perte de son temps précieux pour ses recherches, mais il ne l'avoue à personne, il veut aider Jodie.

Le jour du départ arrive enfin : dans vingt quatre heures, John, Mike et Jodie seront sur Terre.

Des hommes glissent Jodie  dans une petite cabine ronde. Ils branchent tous les appareils qui lui permettent de se nourrir et de respirer. Ils regardent la pauvre adolescente au visage pâle et aux paupières closes sans plus aucune expression, couchée sur le lit métallique, puis ils referment la porte. Le médecin soupire :

- J'espère qu'elle tiendra le coup pendant le voyage.

John et Mike craignent le pire, mais ils n'osent pas y songer.

Il est sept heures du matin quand la fusée atterrit dans la base américaine. Jodie est immédiatement débarquée et placée dans un grand hôpital de NewYork.

Les Birdman retrouvent leur petit appartement deux pièces coincé dans un immense gratte-ciel. Après avoir défait leurs valises, ils s'asseoient sur le divan et se mettent à discuter :

- Dès demain, j'irai au commissariat lancer l'avis de recherche. Nous avons de la chance, la France est un petit pays.

- C'est vraiment bien papa de faire tout ça pour Jodie!

- Je veux qu'elle guérisse et qu'elle soit heureuse. J'ai énormément d'affection pour cette petite, que je ne connais pourtant presque pas...

 

***

Mike se ballade un peu dans la grande agglomération new-yorkaise. La matinée est douce, c'est pourtant l'hiver. Il est neuf heures. Mike apprécie le grondement des moteurs, les lumières des feux tricolores, les panneaux, les vitrines des magasins, les passants pressés qui marchent dans la rue en le bousculant : tout cela le fait réaliser qu'il est bien revenu sur sa vieille Terre qui lui a énormément manqué. Mike adore son père, mais en même temps, il lui en veut pour son obstination à vouloir vivre sur Hélium, qui est peuplé de gens si différents de lui. Son rêve est de rester sur Terre , d'y habiter, d'y mener une vie "normale", d'aller à l'école ici, à New-York, avec d'autres jeunes gens de son âge. Il réfléchit à tout cela en marchant dans la ville, en ce matin de décembre.

new-york11

 

 

 

***

 

L'avis de recherche est lancé. Jodie ne s'est toujours pas reveillée. Cependant, un détail a attiré l'attention des médecins : le visage de la jeune fille avait été fortement abîmé à cause de sa chute, mais toutes les plaies se sont vite refermées, et en très peu de temps. Les cicatrices ont complètement disparru maintenant. Eux qui avaient projeté de lui refaire le visage lorsqu'elle se réveillerait ne font que répéter "C'est incroyable!" à chaque fois qu'ils voient le visage de la jeune fille qui s'est refait tout seul, sans plus aucune trace des entailles profondes. Ce que les médecins ne savent pas, c'est que la jeune patiente est héliumienne, et qu'elle possède dans son corps une substance qui permet aux tissus de sa peau de se reconstituer de façon extraordinaire.

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